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« Les engagés de l’ombre », c’est donner la parole à ceux qui repensent le monde, tout en traçant leur route.

Pour ce nouvel épisode, j’accueille Xavier Péron, écrivain, coach de vie, anthropologue politique, spécialiste des Maasaï et des peuples premiers.

Il nous parle de sa rencontre inévitable avec le peuple Maasaï, de sa vision de la vie et du quotidien, et de la manière dont il transmet la sagesse Maasaï dans notre société.

57 minutes d’interview à visionner ici sur youtube et à écouter ici sur soundcloud.

-Compte tenu de la mauvaise qualité de son lors de cet enregistrement, la transcription complète de l’interview est aussi accessible à la fin de cet article- 

  • 0′ Introduction
  • 3’27 l’anthropologie et notre rapport au monde
  • 4’45 les peuples premiers, ce sont 400 millions d’individus
  • 7’45 la fabrication des clichés à propos des Maasaï
  • 9′ qu’est-ce qu’un peuple premier?
  • 12’20 de l’importance de rétablir le taux vibratoire
  • 17’10 notre rapport au temps et « la boîte à soleil »
  • 20’10 l’activité de Xavier Péron, son souhait de reprendre la totalité de sa vie en main
  • 23’40 la force tranquille ou le féminin sacré pour les Maasaï
  • 30’35 Pourquoi les Maasaï et qu’est-ce qu’être un Maasaï?
  • 40’10 ce qui guide les choix de vie
  • 42’26 être soi-même ou rentrer dans le rang
  • 47’18 « trouver et vivre sa légende personnelle »
  • 51’50 questions courtes, réponses courtes

Quelques phrases prises à la volée:

  • « Je suis très touché car je sais que ce sont eux (les peuples racines) qui sont le second souffle dont nous avons besoin. (…) Ils sont les gardiens naturels de l’environnement. »
  • « Nous vivons en Occident dans une dualité parce que nous n’acceptons pas la dualité inséparable du monde, telle que les peuples premiers la vivent et le savent. »
  • « On est dans une relation humaine où l’autre est le prolongement de soi-même. »
  • « Trouver cette stabilité, ce bonheur, à partir du mouvement, et non pas cocher des cases. »

Xavier nous parle du GITPA (Groupement International de Travail pour les Peuples Autochtones) et de la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones de l’ONU.

Il organise un prochain week-end de formation chez lui, près d’Angers les 9, 10 et 11 novembre 2019. Quelques places restent disponibles. Contactez-le pour vous inscrire.

En savoir plus sur Xavier Péron:

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Transcription de l’interview

Audrey: Bonjour à tous. Bienvenue pour ce nouveau RDV des Engagés de l’Ombre, le RDV qui donne la parole à ceux qui repensent le monde et qui tracent leur route à leur manière. Je suis Audrey Chapot, je suis anthropologue hybride et mon métier, l’une des facettes de mon métier, c’est d’aider et d’accompagner les gens à changer de perspective, à la fois sur leur parcours de vie individuelle et sur leur compréhension de l’évolution de la société dans laquelle on vit. Donc les Engagés de l’Ombre, ça participe à ce que je propose : l’idée, c’est de faire découvrir des hommes et des femmes dont le cheminement personnel et l’engagement sont souvent hors du commun, intéressant.

Et c’est un rendez vous que je propose pour que chacun puisse s’inspirer de la singularité des autres.

Et en matière de singularité aujourd’hui on est bien servi !

J’accueille Xavier Péron. Donc Xavier est écrivain, coach de vie, anthropologue politique, spécialiste des Maasaï et des peuples premiers.

Comment est ce qu’on s’est rencontré avec Xavier ?

C’est assez récent. Je connaissais Xavier depuis déjà quelques années, je ne me rappelle plus si c’est en premier par l’un de ses livres « je suis un Maasaï » il y a une dizaine d’années, ou si c’est par l’interview que tu avais faite avec Joanna Quelen pour Moodstep.

Je ne me rappelle plus par quelle porte d’entrée je suis arrivée à toi, mais j’ai suivi ce que ce que tu faisais et tes ouvrages sur les Maasaï, et puis je me suis dit que c’est une évidence : j’avais envie de t’interviewer sur ce rendez vous des Engagés de l’Ombre et tu as très gentiment et spontanément accepté. Donc je t’en remercie.

Alors pourquoi Xavier ? D’abord parce qu’on est tous les deux anthropologues, donc je trouve c’est intéressant d’avoir plusieurs portes d’entrée sur ce que l’anthropologie est, et ce qu’elle peut apporter.

On est des anthropologues un petit peu à part puisqu’on est hors parcours académique, ce qui pour la majorité des personnes n’est pas si évident que ça : on pense souvent que les anthropologues sont tous dans le monde de l’université. Mais non, ce n’est pas que ça !

Et puis l’autre point commun que l’on a aussi, c’est que ce qui nous intéresse c’est de mettre le focus, le point de mire, sur ce que les peuples premiers en général ont à nous apporter, ce qu’on a à apprendre d’eux, ce qu’on aurait intérêt à apprendre d’eux et qu’on a oublié de nos jours. C’est une sorte de transmission dans l’autre sens : ramener ce qu’on a oublié de nos cultures anciennes dans notre vie d’aujourd’hui. De mon point de vue, tu me diras si tu es d’accord ou pas, c’est dans cette veine là qu’on avance tous les deux, et je pense qu’on se rejoint chacun à notre manière.

Est ce que tu es d’accord avec ce portrait ou pas ?

Xavier : bien sûr ! Bonjour Audrey, bien sûr. L’anthropologie, c’est une observation participante, une relation particulière à l’autre, une observation que finalement, il y a d’autres peuples qui vivent un autre rythme de l’histoire. Nous avons une relation particulière à la matière, nous sommes dans une relation où les relations entre l’être et les choses sont plus importantes que les relations entre les êtres. Donc l’avoir a pris un peu le dessus, et nous sommes dans une conception un peu négative je dirais de notre rapport au monde, qui est lié à une société de consommation. Nous sommes vus comme des consommateurs. Alors, nous avons perdu un peu notre âme dans cette trajectoire.  Surtout nous avons imposé au monde entier ce mode de vue purement négative fondée sur l’avoir et donc les peuples premiers qui, eux, ont une spiritualité qui agit écologiquement, se voient sacrifiés, énormément sacrifiés, sur l’autel du soi-disant progrès. Alors bien sûr, moi je suis expert ou groupe GITPA, un groupe international de travail sur les peuples autochtones, et je traduis des

Choses pour l’Afrique de l’Est, pour les peuples premiers en particulier. Donc je me tiens au courant de ce qu’il se passe, et effectivement, oui on peut dire qu’ils sont des victimes sacrificielles, 400 millions d’habitants dans le monde. Bon pour moi, ça a été les Maasaï bien sûr, mais voilà je suis très touché par ce qu’il se passe parce que je sais que ce sont eux qui sont le second souffle dont nous avons besoin. C’est-à-dire des peuples qui sont encore dans une relation intime avec la nature, la Terre-mère, avec le cosmos donc avec des lois qui sont immanentes et qui ne sont pas purement humaines, terrestres, illusoires. Donc c’est une connexion finalement à cette « force intelligence », que les Maasaï appellent Enk’Aï, une déesse mère, une énergie bien sûr, ce n’est pas personnifié, ce n’est pas anthropomorphique : il n’y a pas un visage, bien que pour les Maasaï, le ciel est un immense utérus sacré auquel nous sommes reliés par un cordon ombilical, parce que nous ne sommes jamais complètement séparés. Donc il n’y a pas eu cette séparation brutale comme pour nous. Et nous vivons nous en Occident dans une dualité parce que nous n’acceptons pas la dualité inséparable du monde telle que nous le vivons, telle que les peuples premiers le vivent au quotidien. Ils le savent eux bien sûr, c’est pour ça que d’ailleurs ils sont tout le temps très souriants, très sages au fond d’eux-mêmes, parce qu’ils font la navette en permanence, de manière quasi-innée, entre les deux éléments apparemment contradictoires de la paire, éléments qui pour eux sont complémentaires et non pas antagonistes, que nous, nous considérons qu’une partie de cette paire, on n’en veut pas, et comme on a l’impression de tout maîtriser par le mental, on se dit ben non non moi ça j’en veux pas. Et tant que t’as pas compris ça, évidemment la nature te replace sur un obstacle, évidemment de plus en plus grand. Et oui les Maasaï m’ont appris effectivement à m’aligner et à accueillir l’élément dont j’aurais eu l’audace de voilà de ne pas vouloir.

Donc j’ai eu cet apprentissage-là chez eux et, au delà de mes recherches anthropologiques, sciences politiques etc… et même d’imagologie, de tous les clichés bien sûr dans lesquels on les a enfermés depuis des siècles à des fins d’extraction de leurs ressources, afin de les abaisser, de les mettre dans une position de sauvage afin d’un jour devenir « civilisé ». Donc il y a eu toute une série de clichés qui perdurent d’ailleurs, de l’homme Maasaï finalement buveur de sang, bête de proie magnifique mais dangereuse. Alors voilà l’occidentalisation du monde c’est ça, la colonisation d’abord, mais ensuite les régimes néo-coloniaux et bien sûr les indépendances, avec des ethnies d’agriculteurs au Mouvoir n’ont jamais reconnu les Maasaï dans leur mode de vie pastoral traditionnel et donc dans leur spiritualité.

Audrey : Alors juste pour, excuse moi pour les auditeurs qui ne savent pas

Forcément exactement de quoi il s’agit : est ce que tu peux en une ou deux phrases donner ta définition de ce qu’est un peuple premiers parce qu’on en entend beaucoup parler, mais bon on n’est pas forcément tous sur la même longueur d’ondes.

Xavier : Alors ma définition très brève. Alors oui, peuple premier ou on dit peuple racine, ou on dit peuple autochtone… En fait pour moi et pour la définition qu’il en a été donnée dans la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones de l’ONU, un peuple premier c’est un peuple qui a encore une relation intime avec la

Terre-Mère, et cette relation va de pair avec une initiation donc fondement humain intérieur, profondément ancré, enraciné, ce qui fait qu’ils ont une spiritualité qui agit écologiquement. Donc ce sont des gardiens naturels de l’environnement grâce à

Leur culture, à leur initiation, grâce à la mise en œuvre d’une certaine initiation, d’une transmission orale et préserver ce qu’ils sont, de père en fils et de mère en fille.

Ils vivent en rapport étroit, et surtout avec cette conscience que, ce qu’il y a de plus sacré, c’est la vie. Là où il y a la vie, il n’y a Dieu. Dieu qui n’est pas ici ou là, non. Dieu, il est partout en fait parce que, les Maasaï disent Enkishui, la vie est sacrée. Et donc Dieu est dans la vie donc dans tout. Donc je ne sais pas si je me fais bien comprendre, c’est quelque chose qui n’est pas dans la séparation. Les Maasaï, et les peuples premiers en général, ne font pas la différence entre le visible et l’invisible. Il n’y a pas l’un sans l’autre. Encore une fois c’est la paire ! Il n’y a pas de… voilà la vie, la mort, encore une fois, pour eux il n’y a pas de séparation, il y a une continuité de la vie. Lorsque l’on mange : les Maasaï crachent un petit peu la nourriture aux quatre points cardinaux, ils donnent à manger à nos ancêtres. Les ancêtres ne sont pas morts, ils sont vivants.

Audrey : Et ça, ça se retrouve dans tout un tas de culture. Ce n’est pas spécifique aux Maasaï, le fait de donner, d’honorer les aïeux, les ancêtres et autres, c’est très très très fréquent. Même avec de l’eau ou avec des alcools ou… c’est très fréquent comme pratique

Xavier : Voilà, très fréquent, mais ça veut dire que nous, on le fait aussi, mais on va à la Toussaint mettre des fleurs sur les tombes… Voilà !

C’est-çà-dire que finalement, c’est un état vibratoire. Pour les peuples premiers, en général, les Maasaï en particulier que je connais davantage évidemment, tout est vibratoire. Et que la terre est un immense champ d’énergie, par conséquent il convient avant toute chose, c’est d’être en accord avec soi-même de telle sorte de vibrer très haut, un taux élevé qui rejoint le taux élevé de la Force Intelligence dont je parlais, cette Energie supérieure. Voilà, c’est à ça qu’on doit se connecter.

Et donc on connecte comment pour les Maasaï ? En ouvrant son cœur, de telle sorte à ce que la vibration d’amour Enyorrata puisse devenir la vérité Esipata. Donc la vérité, c’est la vérité du cœur.

Donc c’est pour ça que les Maasaï disent « nous devons impérativement rechercher le bon ordre », donc ça n’a rien à voir avec le nouvel ordre mondial. C’est le contraire. Rechercher le bon ordre, c’est à dire consolider ses fondations intérieures, et par conséquent ses valeurs humaines fondamentales universelles qui sont en danger aujourd’hui, parce qu’on ne le fait pas ; on ne recherche pas le bon ordre. 

C’est quoi c’est l’humilité, c’est la générosité, c’est le pardon…

Donc les Maasaï, n’ont jamais été intéressés qu’à une seule chose : c’est rétablir le taux vibratoire lorsqu’il est trop bas ou en déséquilibre, et que la personne n’a pas recherché le bon ordre, elle tombe malade. Pour eux, c’est juste une question de rééquilibrage

Audrey : d’harmonisation intérieure…

Xavier : ils ne vont pas rechercher de coupable… ça ne les intéresse pas. On n’est pas coupable, on est juste à un moment donné un petit peu déficient. A un moment donné, c’est comme ça, il y a juste à prier, à être en paix avec soi-même, à cultiver le respect… voilà, des choses comme ça. Mais ça se passe dans l’amour. La clé je pense est qu’on est dans des relations humaines ou l’autre est un prolongement de soi même, une autre version de soi-même, de la même façon qu’on respecte la Force Intelligence Enkaï, le Grand Tout.

Audrey : …ce qui n’a rien à voir avec les relations comme on a l’habitude dans nos sociétés qui sont, la plupart du temps, des relations de rapport de force

Xavier : c’est tout le contraire là, et pour les Maasaï, on ne peut même pas imaginer que la vie puisse être un champ de bataille, de tranchées… où on est face à face et, il doit absolument y avoir un vainqueur. Pour les Maasaï, c’est pas du tout ça !

Ce qui compte, par contre, c’est qu’il n’y ait pas de laissés pour compte. Par exemple dans un débat, chacun doit avoir le sentiment que de la décision lui revient. Pourquoi, parce qu’il y a des spécialistes qui font des synthèses, et on arrive au consensus ; tout le monde a participé et le consensus, de la même racine qu’enyorrata,… et là tout le monde a participé, tout le monde est dans l’amour, donc c’est merveilleux.

Audrey : tout le monde a contribué, donc tout le monde a donné sa part… 

Xavier : et il y a des plumes légères qu’on appelle des copirs qui font des synthèses, au fur et à mesure de l’avancement de la réunion, du débat. Donc bien sûr ça peut durer très longtemps.

La notion de temps aussi est très variable, évidemment éminemment très liée à leur conception de la vie et du monde.

Nous on est tout le temps collé à notre montre, ou à notre portable maintenant. On est prisonnier d’un temps qui finalement s’écoule très vite, très curieusement, et où on a l’impression de ne plus rien faire. On a l’impression qu’une journée passe comme ça, et finalement on n’a pas fait grand chose de riche.

Audrey : Revenir à l’essentiel

Xavier : Voilà c’est ça, revenir à l’essentiel. Et c’est des toutes petites choses, et on peut commencer le matin dès le réveil, c’est ce que je dis toujours. Et bien sûr, il y a des petites choses à changer, notamment aller se promener, aller au travail à pied ou à vélo, avoir une activité physique, regarder autour de soi, savoir observer tous les petits signes, écouter le chant des oiseaux, regarder les petites fleurs… c’est ce que j’appelle la boite à soleil. C’est beau.

Audrey : c’est joli comme expression

Xavier : c’est pas de moi

Audrey : mais c’est joli quand même !

Xavier : et donc la boîte à soleil, vous y mettez tous vos petits trésors de la journée, qui vous ont plu, qui vous ont nourri. Vous avez aidé quelqu’un a traversé la route, vous avez vu son sourire, c’est merveilleux ! C’est des petites choses comme ça hein. C’est vraiment pas des gros objectifs, moi j’en veux plus des gros objectifs. Moi je veux que mon quotidien soit… j’aime bien le mot réenchanter voilà. Que j’ai de l’enthousiasme à chaque partie de la journée. Les Maasaï l’appellent Encipaï. Et Encipaï c’est au-delà de la joie, c’est un enthousiasme parce que, on est dans la gratitude d’être en vie, et plus tu es dans la gratitude disent les Maasaï, plus tu es dans le remerciement de l’univers d’être en joie, d’être en bonne santé et en plus tu es joyeux. Moins tu critiques, moins tu es dans la médisance, plus tu es bien, apaisé parce que alors, toi tu as fait de ton mieux. C’est un accord toltèque… c’est aussi très Maasaï bien sûr. Tu as fait de ton mieux donc il n’y a pas à faire de suppositions

Audrey : puisque c’est ainsi dans les meilleures conditions

Xavier : voilà ! Tu n’as rien à te reprocher, tu es bien. 

Audrey : et alors dis-moi comment est ce que tu fais de ton mieux au quotidien ?

Parce que, c’est quoi ton activité au quotidien? On a bien vu que tu étais largement imprégné de cette culture Maasaï, mais concrètement, ton activité aujourd’hui ? Donc tu nous as dit que tu traduisais des textes…

Xavier : voilà c’est une partie. J’ai démissionné très tôt de l’université parce que je sentais que c’était… ben voilà il fallait que j’y aille, mais au bout de près de 5 ans, c’est très peu, mais j’ai été étudiant très longtemps. Au bout de cinq ans, j’étais donc maître de conférences en anthropologie politique et en sciences politiques à l’île de la Réunion. C’était bien, je dirigeais un laboratoire de sciences politiques pour la petite histoire mais, j’ai très vite senti que je ne me sentais pas bien dans ce monde universitaire. C’est-à-dire que pour moi, c’était bien d’y être allé, mais j’avais besoin de reprendre la totalité de ma vie entre mes mains. De pouvoir écrire des livres notamment, d’être libre…

Aujourd’hui je fais toujours ça, j’écris des livres. J’aime beaucoup, je me lève tôt le matin pour écrire, je pars d’un bon pied on va dire. Je fais une petite méditation avant de m’y mettre…

Audrey : je voulais donner là « les neuf leçons du guerrier Maasaï » qui sont super chouettes, il y avait « je suis un Maasaï » aussi, il y a celui-là « les quatre cercles Maasaï du bonheur »… je ne les ai pas tous sous la main

Xavier : ah oui très bien !

Et puis il y en a eu d’autres, il y a aussi mon roman de l’année dernière « tu ne peux pas presser la déesse en lui donnant un coup de coude », et puis il y a le l’oracle Maasaï, les cartes chez Trédaniel il y a peu de temps…

Alors pour moi une journée, c’est d’abord de remercier d’être en vie le matin. Eviter d’être triste, éviter de maugréer…

Et parce que j’ai toujours remarqué que la joie apporte la joie, encore plus de joie. Mais aussi la tristesse apporte encore plus de tristesse. Donc voilà, partant du principe comme les Maasaï que quand on est dans la gratitude, donc on remercie, on est encore plus joyeux, ben oui

Oui je fais une salutation on va dire à l’aube céleste, une prière Maasaï, pour bien commencer la journée, avec une respiration vibratoire où j’ajoute le son Enkaï, et c’est très puissant puisque Aï est le son primordial déjà aux temps d’Akhenaton dans l’Egypte ancienne… très intéressant. Les Maasaï l’ont féminisé Enk aï… c’est devenu une 3ème catégorie : il y a le féminin, le masculin et une troisième catégorie quand tu es aligné, que tu fais la navette entre la masculin et le féminin, dans l’alignement intérieur, que tu rejoins l’alignement céleste, tu rejoins une 3ème catégorie qui est le féminin sacré. Pour les Maasaï, Dieu est issu du monde sacré de la femme. Très intéressant parce que pour les Maasaï, la vie, la réalité, est très proche des qualités de la femme, à la fois fragilité, tendresse, les valeurs maternelles, d’enfantement aussi, de douceur… et aussi de transformer la fragilité en force. Une force tranquille, c’est-à-dire c’est pas une force guerrière, c’est une force vraiment assumée… voilà ça c’est le féminin sacré, tu parviens donc à l’unité. Et c’est pour ça tu es très surpris quand tu vas chez les Maasaï en fait, tu rencontres des guerriers (alors bien sûr il y a eu les clichés) mais tu rencontres de vrais guerriers, ils sont d’une douceur extrême tout en étant très virils quand ils te

Prennent la main. Ils sont doux, mais ils savent ce qu’ils font, ils te protègent… il y a des animaux sauvages, mais tu te sens protégé tout en ayant beaucoup de douceur. Donc c’est ça le féminin sacré. Ils sont tellement sûrs d’eux, ils ont tellement vaincus leurs peurs…

Là aussi la peur et le courage : une nouvelle perte…

Il émane une grande force tranquille, et c’est vrai qu’on peut tomber facilement dans la maasaïtite, c’est-à-dire la maladie d’amour pour les Maasaï. C’est une expression qui a été popularisée en Grande Bretagne dans les années 30, et la reine d’Angleterre avait du prendre un décret royal à l’époque à cause de la maasaïtite, parce que les Maasaï, comme les indiens, avaient été mis dans des réserves, et les premiers gouverneurs tombaient comme des mouches, ils préféraient la vie avec une

Femme Maasaï dans les villages au lieu de gouverner. Authentique. Donc il y a eu un décret royal

Audrey : d’où la fabrication de cette image de guerrier… 

Xavier : ah oui oui et ça c’était plutôt avant, quand on les a mis dans la réserve pour amadouer l’opinion publique. Et pour coloniser

Donc la Reine avait pris ce décret royal pour qu’il y ait un turn over des gouverneurs tous les 3 mois.  

Donc pour revenir à ma journée, ma journée elle est comme ça, scandée. Parce que quand j’ai eu une 1ère journée à écrire très tôt 2h le matin, après il y a la journée normale, je m’occupe des enfants, les enfants en bas âge alors je les emmène à l’école –Simon qui a 8 ans, je l’emmène à l’école- , bon après voilà je vais faire des courses où je nettoie, je vais faire une promenade dans la forêt ou un tour de vélo… oui enfin des choses très simples. Après je prépare à manger, alors j’adore cuisiner les et des gestes lents

Audrey : tu es sur un autre rythme par rapport, on va dire, aux citoyens français médian…

Xavier : mais je veux dire c’est que voilà, tu peux le faire, même si tu travailles assis dans un bureau, moi je suis intimement convaincu qu’on peut le faire, en changeant les petites choses. Ce sera mon prochain livre écrit avec Alexandra Dugast d’ailleurs, ça on en parle pas, il n’est pas encore édité. Il est fini par contre.

Audrey : donc en fait tu transmets la sagesse Maasaï grâce à des livres, les ateliers des conférences, des accompagnements individuels aussi

Xavier : oui du coaching. C’est de la maïeutique en fait, j’aide les gens à trouver leur chemin à travers d’exercices et à travers ce que je ressens. Moi je me suis transformé grâce à cette spiritualité Maasaï pendant des années et des années, donc je suis comme Socrate, j’essaie d’accoucher les âmes. Humblement. J’ai des outils pour ça et j’aime bien, ou alors des formations à la maison, avec Alexandra. Prochainement, on a une formation en petit comité de 6 participants, et pendant trois jours, on fait des exercices. C’est une très belle formation sur les 4 cercles Maasaï du bonheur.

Audrey : ce qui veut dire que tu as complètement la main sur ton planning, ton agenda. Ce n’est pas d’autres qui t’imposent ta manière d’organiser ta journée.

Xavier : ah non non non

Audrey : non mais je voulais te l’entendre dire ! Nul ne m’impose quoi que ce soit. Sauf par exemple quand il y a Audrey Chapot qui me demande une interview…

Audrey : ben là, faut qu’on se mette d’accord !

Xavier : Là j’arrête tout ! Et j’arrive en Alsace…par les ondes !

Audrey : mais dis moi alors, ce qui est ce qui est intéressant aussi, de ce que je connais de ta trajectoire, c’est de comprendre « pourquoi les Maasaï ? » comment tu es arrivé aux Maasaï ?

Xavier : ah ben j’en sais rien moi-même. Je suis d’une famille brestoise, du Finistère. Je suis le neuvième de ma famille. 9 c’est intéressant déjà car c’est le chiffre sacré des Maasaï : il faut 9 étapes pour être un homme ou une femme. C’est un chiffre sacré, donc des premières indications. Péron en Maasaï ça donne ol Peron : ça veut dire qui sert à faire le feu, symboliquement créer une nouvelle entité, une nouvelle génération, et par extension ça veut dire le transmetteur de la spiritualité Maasaï.

Donc déjà tu as 2 éléments…

Et pourtant, rien ne m’appelle… j’ai pas mes parents qui ont vécu au Kénya ou… mes frères et sœurs. J’ai fait un rêve enfant après une noyade à 6 ans, qui me rapprochait des Maasaï et je lisais, sans avoir fait le rapprochement au moment, mais ce peuple me fascinait donc je lisais évidemment Hemingway, surtout Joseph Kessel « Le lion », Karen Blixen « out of Arica ». Ca me fascinait, les Maasaï me fascinaient dans cette gestion de l’éphémère, dans ce rapport au mouvement de la vie, déjà.

C’est trouver cette stabilité, ce bonheur dans le mouvement, et non pas cocher des

Cases. Alors ça j’avais ça déjà et ça m’avait frappé. C’est cette beauté qui émanait de leurs yeux et de leurs démarches. Effectivement c’est ce que je saurais plus tard, que être Maasaï c’est avoir le regard clair et la démarche alerte. Le regard clair parce que tu es construit intérieurement et que tu peux montrer aux autres que tu es une personne libre, que tu assumes ta liberté dans le respect évidemment ; et la démarche alerte parce que tu es heureux aussi de montrer que tu connais ton chemin, tu ne vas pas empiéter sur son chemin à lui, donc il n’y a pas de conflit. C’est beau, c’est magnifique.

Donc j’ai ces lectures, et tout d’un coup j’ai ma marraine, qui est une de mes sœurs, qui va se marier et qui va habiter à Mombasa au Kénya. Donc c’est comme ça que j’y suis allé la 1ère fois. Donc je venais d’avoir mon bac et on a fait le tour de l’Afrique de l’Est en voiture, en 4×4. Et j’ai vu les Maasaï et ça a été une confirmation à ce moment là! J’ai vu d’autres ethnies, qui m’ont fait ni chaud ni froid, non c’est pas vrai ! 

Audrey : il y avait quelque chose de particulier avec les Maasaï.

Xavier : voila voilà, c’était déjà c’est clair, clair, net et précis. Ce qui fait que quand je suis rentré, j’allais travailler très fort pour faire des études tous azimuts, et surtout d’être le meilleur, non pas par compétition, mais pour avoir des bourses. Pour pouvoir aller vivre chez les Maasaï. Et, c’est ce que j’ai fait. Donc j’ai suivi des études dans beaucoup de disciplines, j’ai eu des bourses, et je ne savais plus où les mettre tellement j’en avais, c’est dire l’abondance ! Mais donc j’étais sur mon chemin hein, ça y’est pas de problème ! Peugeot m’avait même prêté une mobylette, alors…

Donc j’allais en mobylette en pays Maasaï, alors c’était extraordinaire. Donc c’était une période … que je raconte dans « je suis un Maasaï ».

Audrey : tu y es resté combien de temps ?

Xavier : pas loin de trois en trois ans au total.

A cette époque là. Par contre j’ai mis une dizaine d’années pour rédiger mon doctorat d’Etat, qui faisait à peu près 1000 pages… comme un moine pendant toutes ces années à Paris. Je travaillais à mi temps dans une agence de communication et j’avais gardé cette liberté là. Je ne voulais pas être dépendant. J’ai fini par le faire, ensuite, voilà j’ai eu mes récompenses, j’ai été nommé à la Sorbonne puis à l’île de la Réunion. Et c’est là où j’ai vécu 4 ans à la Réunion où je me suis marié une 1ère fois, ma fille Gabrielle est née, qui vit actuellement à Bogota, je la salue. Elle est étudiante là-bas, en géographie et anthropologie. Sa maman était anthropologue aussi…

Audrey : donc déjà la bibliothèque à la maison

Xavier : elle a gagné un peu de temps. C’est ça ah oui mais surtout le terrain.

Ma fille, je la sens très engagée, très mature…

Audrey : de toutes façons, les 2 facettes sont indispensables

Xavier : les 2 facettes mais faut vivre d’abord et analyser ensuite. Ca c’est le top du top, c’est génial et du coup, on est épanoui, on a l’épanouissement.

Parce que tu peux être brillant, j’en connais des gens brillants, mais si t’e spas spirituel, il te manque quand même un élément, je dirais, fondamental. Parce que pour moi, tel que les Maasaï me l’ont enseignés, mais je l’étais déjà… nous sommes des êtres spirituels, mais dans une chrysalide si tu veux. Dans le fil de coton , donc forcément, on n’est pas toujours forcément au top, mais si tu assumes à travers les clés, et ces clés c’est quoi, c’est que finalement il n’y a pas de chemin sans obstacles ou difficultés, mais c’est pour grandir. Donc il faut accueillir ce qui arrive dans la vie. C’est la grande clé. Accueillir, les Maasaï disent Osina Kishon, la souffrance est un don, ils vont même remercier parce que il n’y a que comme ça qu’on peut grandir.

Donc cette dans, tu sais ils sautent très hauts les Maasaï, cette élégance vers Enkaï. Donc on se rapproche du ciel. C’est ça l’idée, qu’il n’y ait pas de dualité. Et de vivre sa vie pleinement, en assumant que pour grandir, il faut être passé par des moments de grandes souffrances. Je sais que moi-même j’ai grandi par la souffrance.

Audrey : c’est souvent le cas, et c’est ce qui permet d’apprécier d’autant plus après les moments agréables, de délivrance… de passage de cap.

Xavier : ça et de passer d’autres moments… parce que c’est cyclique, ça revient.

Et après ayant déjà passé avec succès, tu sais que ça se fait, ça se fait bien. Tu es encouragé ; même c’est engrammé dans tes cellules, tu le sais. Donc tu es joyeux, donc il y a une constance qui s’installe, tout en étant dans le mouvement. TU n’as plus à cocher les cases, c’est fini.

Après tu vas pouvoir, ça ne passe pas par l’égo. Après tu vas pouvoir offrir ce bonheur à l’autre. Quand tu arrives chez les Maasaï, pourquoi les gens tombent dans la maasaïtite ? Mais parce que… c’est les lois de l’attraction, ils sont tellement … ça ne passe pas par les mots. Ils sourient, ils sont tellement dans l’amour. Et donc toi quand tu as compris ça, tu es bien, en paix à l’intérieur, tu ne te mens plus à toi-même. Les gens sont attirés par toi, moi j’ai du mal quand je prends le bus, il y a toutes les filles qui … non…  tu voulais me dire quelque chose…

Audrey : je voulais savoir : en fait qu’est ce qui guide tes choix de vie, dans tout ton parcours ? Comment tu pourrais expliquer ce qui guide tes choix de vie ? Parce qu’on a bien compris qu’il y avait quelque chose, comme une force d’attraction particulière vis-à-vis des Maasaï depuis tout petit. C’est après coup que tu as pu expliquer que il y avait des signes…  mais il y avait quelque chose de très fort dès le départ. C’était difficile de ne pas aller dans cette voie des Maasaï pour ton parcours de vie. Mais dans les différentes étapes, qu’est-ce qui a fait que tu as fais les choix que tu as fait ?

Xavier : j’en sais rien. Je ne peux pas te mentir. J’en sais rien. C’est un grand mystère.

C’est un grand mystère. La seule chose que je puisse dire, c’est que on a le choix. J’avais le choix, tu comprends ? Par exemple, j’avais le choix de rester maitre de conférence à l’île de la Réunion par exemple. Et pourtant je choisis de démissionner et non pas de prendre un congé parental ou… non non, démission. Ca c’est un choix. Pourquoi je le fais, j’en sais rien. J’avoue. Je sais que je dois le faire.

Audrey : une sorte de confiance dans quelque chose d’autre quoi.

Xavier : exactement. Exactement. Comme le dit Goethe d’ailleurs : tu as des aides invisibles qui viennent dont tu ne soupçonnais pas l’existence. Ce qui fait que par exemple, je suis allé au Kosovo après les frappes de l’OTAN… si j’étais resté (à la Réunion), je n’y serai pas allé. Bon ben tu vois c’est des expériences comme ça qui te viennent, qui te sont proposées par la vie, et qui vont t’apporter beaucoup pour toi, pour ta vie, pour avancer dans ta compréhension de la vie.

Audrey :  ça veut donc dire que si je te comprends bien que tu as d’emblée une

Distance par rapport à ce qu’on pourrait appeler la pression sociale. Je te pose cette question parce que j’ai quand même un certain nombre de mes clients qui ont une appétence ou un désir pour faire quelque chose, mais ne se l’autorisent pas parce que « oui mais dans la famille on va dire ça, là les voisins, ils vont dire ça. Je peux pas changer de voie de cette manière là… » on se trouve tout en plein d’ excuses et donc ça parfois c’est une partie de mon travail : c’est aussi d’expliquer aux gens

Que la pression sociale c’est les autres quoi ! Et que parfois c’est bien d’être sourd par rapport à ça. Est ce que toi, tu l’exprimerais de cette façon là, ou différemment ? Comment est-ce que tu as géré cette pression sociale ?

Xavier : tu es au cœur du sujet. Là tu es au cœur du sujet. C’est-à-dire que c’est normal qu’on pense ça puisque on a été éduqué ainsi, depuis tout petits à l’école

De la République. On nous apprend que tout est division, que tout est séparation.

On va séparer le cerveau gauche du cerveau droit. Le cerveau droit, il ne vaut rien

Du tout, il n’y a plus que le cerveau gauche qui vaille quelque chose d’ailleurs, le cerveau analytique. On ne va plus educere en latin à l’époque c’était faire ressortir le meilleur de toi-même à travers les dieux encore une fois. Et là, c’est faire rentrer de force, l’éducation aujourd’hui, c’est faire rentrer de force les informations, le par-cœur, enfin bref, formater. On va te couper les ailes au petit oiseau que tu es au lieu de donner au petit oiseau le souffle de son envol, on va lui couper déjà d’emblée les ailes. Ce qui ne sert qu’à une chose comme le dit Pierre Rabhi de passer d’une petite boite à une autre, et tu n’auras jamais été toi-même. Tu auras toujours été dans une armure. Tu seras une personne parce que personne ça vient du latin qui veut dire masque, et tu vas garder ton masque toute ta vie…

Alors tu as vu les burn-out aujourd’hui ? C’est faramineux mais c’est normal, il devrait y en avoir beaucoup plus… parce que tu n’as jamais été toi-même et tu as l’impression d’être l’être que tu es, mais tu ne l’es pas. Parce que tu es l’être que tout ton entourage a toujours voulu avoir finalement.

Donc tu as fini par abdiquer pour rentrer dans la norme, et pour rentrer dans le norme il fallait que tu sois ainsi.

Et à 40 ans tu fais un bilan et tu te dis bon… il y a autre chose. Parce que la vie vient t’apporter autre chose : la vie, un deuil, une maladie… en tout cas, le corps souvent parle. Et donc il n’y a d’autre réalité que de vivre l’instant présent, et donc d’être complètement enraciné. Alors il y a tout un travail à faire sur soi, ça passe par un travail spirituel. Je ne parle pas d’un travail psychologique, je parle d’un travail véritablement spirituel, qui va beaucoup plus vite… celui des Maasaï que je propose.

C’est un travail intérieur, et qui est extrêmement efficace. Extrêmement efficace.

Et bien sûr tu ne peux jamais être heureux si tu ne fais pas la navette entre les 2 éléments de la paire. Ca c’est un exercice qu’il faut apprendre à faire, et il y a plusieurs techniques.

Et en tout cas si tu persistes alors qu’il y a des signes avant coureurs du burn-out et de l’insatisfaction chronique, et si tu ne choisis pas d’aller sur ton chemin enfin, c’est l’occasion, là ce serait vraiment très dommage parce que là tu perds euh… les occasions sont rares finalement. Et après tu rentres dans le rang à nouveau.

Tu as la crise de 40 ans, c’est une occasion rêvée de pouvoir enfin découvrir qui l’on est en fait.

Audrey :  faire le bilan, faire le nettoyage intérieur et extérieur

Xavier : c’est ça. Nettoyage mais aussi se rendre compte que finalement pour être un être vivant, il faut avoir trouvé son point central, c’est-à-dire véritablement son chemin de vie, qui fait que tu vas pouvoir mobiliser toute ton énergie.

Parce que la société a tout intérêt à ce que tu sois, que tu demeures un mort-vivant, c’est à dire que, en biologie, pour qu’un être soit vivant, il faut qu’il ait un point central effectivement, qui agrège tous les éléments qui le composent. Nous sommes des êtres vivants, nous avons besoin d’un point central. Mon point central à moi c’était de faire grandir mon jardin intérieur qui était relié au jardin Maasaï évidemment.

J’ai pu mobiliser toute mon énergie. J’avais un but.

Et on l’a tous, on doit donc tous le découvrir de l’intérieur. Comment veux-tu sinon, expérimenter, trouver ta légende personnelle comme dit Paolo Coelho. Une très jolie expression : vivre ta légende personnelle. Donc je dis maintenant c’est indispensable : 1 pour guérir, 2 pour être heureux, indispensable de vivre ses rêves et non pas de rêver sa vie.

Audrey : c’est ce qu’on entend de plein de manières différentes aujourd’hui. Il y en a beaucoup qui en parlent, après entre la théorie et la pratique…

Xavier : non non non mais les livres, « les 4 cercles Maasaï du bonheur » c’est un livre à vivre, pas à lire.

C’est possible.

Audrey : alors donc toi, tu te sens garant de quoi ? Ton chemin de vie, c’est quoi ? C’est transmettre la sagesse Maasaï ou c’est autre chose ?

Xavier : ça en fait partie, mais je ne peux pas résumer à ça, bien sûr que non.

Moi je dirais, d’une façon plus large, c’est de transmettre qui l’on est. D’essayer de me transformer tellement que les gens auront envie de me poser des questions. 

Audrey : être source d’inspiration ?

Xavier : source d’inspiration… je ne sais pas… irradier tellement par le cœur que les gens diront « oui ben Xavier j’ai envie d’aller le voir parce qu’il a surement un secret ! » mais oui, ce sont des secrets d’ailleurs ! Des secrets mais on peut aller les découvrir, les mettre en pratique

Audrey : et puis ils sont à portée de main

Xavier : vraiment. C’est pas du tout des choses.. Compliquées. Pas du tout ! C’est juste un réaménagement de sa vie, avec une nouvelle perspective et surtout savoir qu’on n’est pas mortels comme la psychologie aimerait te faire croire.

Remarque il y a  aussi les gens comme Carl Gustav Jung, un des pères de la « psychologie spirituelle »…

Mais la spiritualité, c’est pas fait pour en parler, c’est fait pour la vivre. La spiritualité, c’est pas de différence entre la pensée, le dire, et le faire.

Surveiller ses pensées, surveiller ses paroles, parce que tout est vibratoire. Et si tu as des pensées positives, alors il t’arrive de bonnes choses ; si tu as des pensées négatives, … je ne sais pas…

C’est des choses très simples. Les Maasaï enferment toujours une information qui peut être vue comme négative entre deux phrases positives. 

Audrey : comme en sandwichs en fait. Tu enfermes une information positive avant et après l’information négative pour pas qu’elle ne prenne pas trop de place.

Alors, je regarde l’heure passer, et je te propose qu’on passe à la dernière partie « questions courtes – réponses courtes ». Ça te va ?

Alors ta source d’inspiration ?

Xavier : ma source d’inspiration… l’humain. L’humain d’une façon générale, ça peut être dans les livres…

Audrey : qu’est-ce qui te fait bondir ?

Xavier : ce qui me fait bondir, vraiment mais vraiment c’est la destruction de la nature… tous les matins j’y pense. Tout le temps.

Audrey : qu’est-ce qui fait que tu gardes les pieds sur terre ? 

Xavier : les pieds sur terre et la tête dans les étoiles… c’est vraiment la connexion et… j’ai la foi simplement. Je pense qu’il est temps que les gens redécouvrent ce qu’est la vraie foi, c’est à dire c’est pas une foi en un dieu barbu, ou pas barbu d’ailleurs.  C’est la foi en la vie et savoir qu’il y a une force supérieure et une bibliothèque universelle. Voilà. Donc c’est fondamental, pour éviter d’avoir un cerveau gauche hypertrophié.

Audrey : une découverte, un livre, un lieu, une personne ?

Xavier : je dirais ma conjointe, enfin mon ex-conjointe Alexandra. Ce que peu de gens peuvent vivre, depuis dix ans on est des passionnés des Maasaï tous les deux, en couple depuis 10 ans et elle est tombée dans la maasaïtite d’un jeune Maasaï, d’un amour très puissant. Au début pour moi c’était un peu douloureux bien sûr, et puis je me suis rendu compte que finalement, la vie est ainsi faite et que elle était sur son chemin, absolument, et qu’elle était en train de bâtir incroyablement… elle est infirmière dans un hôpital et elle va prendre au moins une année sabbatique, pour créer un écolodge éphémère dans la forêt de l’enfant perdu, à 3000 mètres, en pays Maasaï, un endroit absolument sublime. Et avec des Maasaï encore très traditionnels et je pense que ce sera un lieu de ressourcement pour beaucoup de gens. J’irai sûrement faire des séjours là-bas. J’admire beaucoup Alexandra pour sa détermination.

Audrey : c’est beau ce que tu dis… un projet à venir ? Outre ce projet d’Alexandra

Xavier : j’avais aussi ce livre avec Alexandra. En tout cas il est terminé et j’ai eu beaucoup de plaisir. Ce sera très concret : un roman et une belle histoire. 

Audrey : on a hâte alors ! Je mettrais de toute façon les coordonnées pour te joindre et en savoir plus sur ce que tu fais. Sous les vidéos comme d’habitude, à la fois sur le site youtube, etc, comme ça tout le monde aura les actualités.

Je te remercie beaucoup Xavier. Merci à tous pour l’intérêt pour ses interviews. Vos retours souvent en message personnel je dois l’avouer mais qui me font toujours énormément plaisir.

Et puis comme d’habitude, si cet épisode vous a plu je vous remercie de le faire savoir, de partager et de commenter.

Je vous dis à bientôt avec un nouvel invité. Au revoir !