Je remercie Edouard Malbois et Michaël Mardycks de Utopia Hackers, « la force économique des grandes utopies » de m’avoir proposé cet entretien.

En voici la retranscription:

La série « LA JOIE D’IMAGINER AVEC EUX… » donne la parole, en cette période difficile, à des voix nouvelles empreintes d’optimisme et de lumière.

LA JOIE D’IMAGINER AVEC EUX… #04 Audrey Chapot, Anthropologue hybride.

C’est une anthropologue avant-gardiste qui est à l’honneur car elle est hybride. Audrey Chapot est une grande curieuse qui pratique une vraie vision hélicoptère. Elle a su depuis douze ans toucher le monde de l’entreprise par sa compréhension de l’humain.

Chercheuse de sens, elle est une merveilleuse apôtre de la vulnérabilité. Elle n’a de cesse que de replacer la condition humaine dans un tout plus grand.

Elle nous rappelle ici la puissance du sacré chez les peuples premiers. Le bel équilibre du sain et du vivant. Une bonne santé de l’existant dans sa globalité…

On vous conseille son dernier livre « l’Esprit des mots » qui revisite les mots du quotidien détournés de leur sens : Habitat, nomade, travail… attention, nouveau détournement à suivre.

Audrey :

« Je crois que chaque crise est une proposition de mise à jour complète qui nous rappelle le sens du Sacré ! »

Le Sacré ne se décrète pas ; il émane du fragile équilibre global d’un écosystème, où chacun prend soin de sa juste place et de sa juste contribution.

L’étude de l’être humain à travers les âges et les lieux montre que chaque crise ou changement majeur est une mise à l’épreuve profonde de l’humain face à ce qui le dépasse. Qu’elles soient intérieures ou extérieures, prévues ou imprévues, individuelles ou sociétales, ces perturbations transitoires révèlent le toxique et l’obsolète de notre quotidien, autant que la lourdeur de certains conditionnements.

Les crises ne sont que des amplificateurs des déséquilibres installés, chahutant notre confort apparent et nos évidences bien scellées. 

Oui elles nous secouent, comme j’aime à bousculer le prêt-à-penser ! Comme j’oeuvre à décrypter les fonctionnements invisibles, et à lever les dissonances pour enfin assainir nos choix de vie et de civilisation.

Pour nous rappeler au Sacré, les crises nous imposent surtout l’ultime face à face à soi et à l’inconnu, comme processus ancestral d’évolution.

Libre à nous, par ce que les Anciens nommaient initiation, d’accepter de nous réconcilier intimement avec ce que nous sommes, pour créer et entretenir un environnement sain qui fasse sens pour nous.